Des pigeons et des ailes qui ne battent pas toujours droit

Une conversation entendue dans un parc, dans le très chic 7eme arrondissement de Paris.

A ma droite, deux inconnues, assises chacune sur un banc. L’une lance une poignée de graines.
– Je suis sûre qu’il y a une vieille bique qui va râler.
– Ah ça ! On apprend aux gens que les pigeons c’est sale. Alors, forcément… ils les aiment pas.
– En fait, vous savez, les pigeons, ça ne mange pas du pain, seulement des graines.
– Mais pourtant quand on leur en donne, des toutes petites petites miettes, ils les mangent !
– Oui parce qu’ils ne trouvent rien d’autre. On les a rendu omnivores, c’est terrible !

A ma gauche, deux femmes regardent elles aussi les pigeons :
– Il y en a pleins. C’est parce qu’on mange mieux ici qu’en banlieue.

A ma droite :
– Moi je les trouve beaux. C’est la colombe de la paix en fait les pigeons.
– Moi aussi. J’aime tous les animaux.
– Une ville sans pigeons, ce serait triste !
– Celui-là a l’air blessé.
– Il y a un endroit où vous pouvez les emmener pour qu’ils soient soignés. Mais ils sont pas faciles à attraper, hein.
– J’aurais aimé être soignante dans un parc animalier.
– Vous avez fait quoi comme études ?
– Chimie. Et vous ?
– Graphisme. J’ai fait pleins d’études. Mais là je suis dans le commerce. Enfin, c’est alimentaire vous savez.
– Moi aussi, le commerce. Pareil, alimentaire.
– Ah ça. On fait pas toujours ce qu’on veut.