J’ai rencontré aujourd’hui une femme qui dans une autre vie,
A eu le corps d’une feuille frêle, peut être d’un colibri.
Elle marchait par petits pas, légers et bondissants.
Derrière elle ses bras voletaient, immobiles et ballants.
Alors que ses yeux de tous côtés, partout étaient attirés,
De ses lèvres sans cesse s’élevait un sifflement discret.
Elle portait en son cœur le souvenir d’un regret,
D’un temps où elle avait des ailes, où elle savait voler,
L’infime écho d’une vie à moitié oubliée,
Car l’âme d’un oiseau ne s’efface jamais.